Anthony Calvillo apprend en travaillant chez les Alouettes
LCF.ca
Montréal – Dans un sens, il s’agit d’un premier camp d’entraînement pour Anthony Calvillo. Un statut qui était vrai en 1998 est encore pertinent aujourd’hui, mais d’une manière différente.
Le légendaire quart a troqué son casque pour un casque d’écoute, alors qu’il entamera sa première saison en tant qu’entraîneur de la franchise avec laquelle il a obtenu tant de succès. Par contre, son rôle n’est peut-être pas celui auquel on s’attendait.
Calvillo est l’entraîneur des receveurs. Vous ne seriez pas à blâmer si vous aviez pensé que Calvillo, vu son parcours sur le terrain, était instantanément qualifié pour diriger des quarts plutôt que des receveurs. Mais, aux dires de son nouveau patron, l’entraîneur-chef Tom Higgins, il y a plusieurs règles à suivre quand vient le temps de prendre de l’expérience sur les lignes de côté.
« Afin d’améliorer votre répertoire en tant qu’entraîneur, il est mieux de vous sortir de votre zone de confort, a indiqué Higgins. Même si entraîner des receveurs n’est pas tellement à l’extérieur de sa zone de confort. Un talentueux groupe de receveurs, entraîné par un excellent entraîneur de football, pourrait être encore meilleur d’ici la fin de la saison. »
Cependant, ce groupe de receveurs, dont plusieurs ont vanté les mérites, a encaissé un dur coup au cours de la saison morte avec le départ de Duron Carter vers la NFL et avec la retraite de Brandon London. Néanmoins, les Alouettes ont acquis les services de Samuel Giguère, et S.J. Green a choisi de demeurer avec l’équipe. Green et Calvillo ont été coéquipiers pendant sept saisons.
Les chemins de Higgins et de Calvillo se sont déjà presque croisés. Un mois après que Calvillo ait annoncé sa retraite en tant que joueur, Higgins était nommé le nouvel entraîneur-chef des Alouettes. Bien qu’il ait connu une carrière de 20 ans dans la LCF, Calvillo est nerveux de recevoir des conseils de ses collègues entraîneurs. Cette tâche a été confiée à Turk Schonert, le coordonnateur offensif et entraîneur des quarts, alors que Higgins s’occupe davantage des détails organisationnels et administratifs avec son nouvel apprenti.
Même si Calvillo demeure une recrue dans le monde des entraîneurs, quelque vingt ans se sont écoulés depuis qu’il a eu ce titre au sein d’une équipe. Il a disputé sa première campagne dans la LCF avec le Posse de Las Vegas, avant d’être choisi au premier rang par Hamilton lors du repêchage de dissolution de 1995. Après trois saisons avec les Ticats, Calvillo a signé un contrat avec les Alouettes, et le reste, comme l’organisation aime le marteler, est passé à l’histoire.
Les honneurs ont été nombreux pour Calvillo à Montréal : un numéro retiré, trois Coupes Grey, trois titres de joueur par excellence de la LCF, quatre nominations au sein de l’équipe d’étoiles de la LCF… Le nombre de verges par la passe de Calvillo est un record dans l’histoire du football professionnel.
Aujourd’hui, Calvillo est passé de décocher des passes à des receveurs à enseigner à des receveurs. Mais la courbe d’apprentissage est tout de même importante pour lui. L’homme originaire de Los Angeles, en Californie, veut s’assurer que les réponses qu’il fournit à ses élèves sont les bonnes.
« Les angles de course, les profondeurs, les tracés… Je devrai être capable d’expliquer tout ça le plus rapidement possible, a dit Calvillo, appelé A.C. ou Coach A.C. par ses joueurs. Nous avons ajouté plusieurs éléments à notre livre de jeux, alors il y a des fois où je dis des choses comme : “Écoute, je vais te revenir là-dessus, parce que je veux m’assurer que ce soit correct.” Mais, en général, je dois m’assurer qu’ils sont prêts et que je peux répondre à leurs questions, et ce, semaine après semaine. »
À quel point le boulot a-t-il changé pour Calvillo? Reconnu pour être l’un des premiers à se présenter à l’entraînement, il soutient qu’il a conservé cette habitude, mais qu’il est beaucoup plus fatigué, à la fin d’une journée, que lorsqu’il enfilait ses épaulières.
« C’est ce que je n’avais pas réalisé. Je me souviens avoir vu mes entraîneurs, six jours après le début du camp, complètement vidés, a-t-il dit. Présentement, je suis dans cette position. Tu deviens fatigué facilement : tu te couches tard, tu te lèves tôt, et tu n’as pas le temps de faire une sieste dans l’après-midi, comme quand tu étais joueur. »
Higgins dit que Calvillo apporte un vent de jeunesse à son groupe d’entraîneurs, même si ce dernier a 42 ans. Comme il donne des ordres à des joueurs qu’il a déjà eu l’habitude de considérer ses coéquipiers, Calvillo pourrait être dans une situation embarrassante. Soulignant qu’il n’en connait pas beaucoup sur les receveurs, le principal intéressé croit que ses années en tant que joueur à Montréal lui offre une certaine crédibilité et beaucoup de respect dans le vestiaire.
Calvillo veut éduquer ses joueurs sur les habitudes et sur les aptitudes nécessaires pour connaître du succès sur le terrain et à l’extérieur de celui-ci. Il a trouvé qu’il pouvait le démontrer grâce à son expérience.
« Je veux enseigner à mes receveurs comment bien étudier, comment être un professionnel chaque semaine, et comment ne pas être un joueur moyen, mais un grand joueur. Je veux leur montrer tout le dévouement dont ils auront besoin pour y arriver. Ce sont les enseignements que je veux offrir à mes joueurs, et je crois qu’ils nous aideront à remporter des matchs également. »
Apprendre à jouer à une nouvelle position peut poser quelques défis, même si la relation entre un quart et ses receveurs est plutôt étroite. Calvillo apprend à aimer les complexités de tous les aspects d’une équipe de football.
« Chaque position est unique. Quand je jouais comme quart, je savais où chaque joueur devait être, point. Mais je ne savais pas comment ils devaient courir leurs tracés, à quel moment ils devaient changer d’angle… Je ne connaissais rien de tout cela. »
« Comme entraîneur des receveurs, je dois m’assurer de connaître les angles de course, ainsi que la profondeur et l’allure de leurs tracés. C’est un défi différent, car tu dois avoir plusieurs jeux en tête. »
Comme ils l’ont fait pendant plusieurs années, si les Alouettes peuvent avoir foi en quelqu’un qui saura comment améliorer le jeu de ceux qui l’entourent, c’est bien Calvillo.